Au centre commercial

[je savais pas trop où mettre ça... ]
Institut

Arthur avait l'habitude d'être interne, et donc de se perdre puis de retrouver sa route dans les méandres de ses nouvelles maisons. Il avait fini par trouver sa chambre où il avait laissé son sac, et, après maintes hésitations, son instrument. Il avait jeté ses gants, raidis par la substance collante et désormais inutilisables. Il avait constaté avec agacement qu'il n'en avait plus de rechange, puis s'était dit, fataliste, qu'il fallait bien de toute façon qu'il visite la ville.

Ses mains avaient retrouvé un aspect normal, il ignorait pour combien de temps mais savait par expérience qu'il valait mieux pour lui racheter des gants sans tarder. Promenant sa haute silhouette maladroite dans les rayons, il cherchait du regard l'objet de sa visite, sans pouvoir s'empêcher de toucher tout ce qu'il trouvait. A vrai dire, il aimait beaucoup laisser ses mains à l'air libre, et sentir du bout des doigts ce qu'il touchait sans la barrière que formaient ses gants. Il songea rêveusement à quoi sa vie pourrait ressembler s'il apprenait enfin à stopper ces coulées de colle. Ou au moins à les contrôler. Après tout, il savait très bien qu'il y avait des pouvoirs bien plus complexes que celui-ci. Le professeur Xavier, par exemple, lui avait été capable de deviner son nom avant même de le voir. Ça, c'était impressionnant.

Arthur eut soudain une impression bizarre au niveau des mains, qui le ramena à la réalité. Il les regarda, effaré. La substance poisseuse était réapparue sur ses doigts. Il lâcha précipitamment le morceau de tissu qu'il tenait dans la main mais c'était trop tard. Celui-ci retomba dans une caisse de vêtements en solde où Arthur put constater avec une pointe de désespoir en le soulevant de nouveau avec deux doigts (les objets ne se collaient jamais à lui) qu'il s'était instantanément soudé à une autre pièce de tissu. Il jeta des regards inquiets autour de lui.

Maria avait constaté que son armoire était réellement et incontestablement vide à coté de ses colocataires. Elle n’aimait pas vraiment faire les magasins, mais la, ça s’imposait. Deux jeans et trois hauts ne lui feront pas toute l’année.
Elle avait alors prit son courage a deux mains et était descendu en ville dans l’espoir de trouver quelque chose qui serait susceptible de lui convenir. Car en plus de ne pas aimer faire les magasins, elle ne trouvait jamais rien a son goût.

Son sac sur l’épaule, elle rentra dans le premier magasin qui semblait l’inspirer. Elle fit quelques rayons avant de s’arrêter devant une caisse remplit de tee shirts, de couleur originale et d’imprimés originaux. Elle commença à les soulever les uns après les autres. Elle en chopa un par la manche qui ne lui semblait pas trop mal, mais eut du mal a le sortir du dessous de la pile. A force de tirer, elle se rendit compte que quelqu’un d’autre l’avait déjà en main. Elle leva les yeux pour voir un jeune homme au teint blafard, qui jetait des regards inquiets autour de lui, comme s’il était sur le point de le voler.
Elle n’avait pas l’intention de le lui laisser, pour un fois qu’elle trouvait quelque chose a son goût !

" Excusez-moi, vous avez l’intention de l’avoir ce tee-shirt ou je peux le prendre ? " dit elle sur un ton amusé.

[désolée pour le temps de réponse, j'étais en examen >_< ]

Arthur sursauta quand il sentit quelqu'un tirer sur son bout de tissu. Il l'agrippa plus fort.

" Excusez-moi, vous avez l’intention de l’avoir ce tee-shirt ou je peux le prendre ? "

- Euh..., balbutia-t-il cherchant désespéremment un moyen de le retenir, je crois que ce tee-shirt a un problème...

En l'occurence, son problème consistait à avoir un second tee-shirt greffé dans le dos, mais Arthur n'ayant aucune explication potable à fournir à ça, il replongea le vêtement, sans le lâcher, parmi les autres. Si la jeune fille avait été convaincue, ce n'était guère flagrant. Elle tenait toujours fermement le tee-shirt et Artthur cherchait maintenant un moyen de s'éclipser discrètement.

A quelques rayons de là, un bruit de casse se fit entendre, suivi par les cris de colère d'une femme et les pleurs d'un enfant. Arthur profita de ce que l'attention des autres fut momentanément portée ailleurs pour lâcher le pauvre tee-shirt (auquel s'accrocha un autre vêtement là où il le tenait auparavant) et s'éloigner précipitamment. Il se glissa dans le rayon voisin et s'y appuya pour reprendre son calme. Il regarda fixement ses mains quelques secondes. La crise n'était toujours pas passée. Il ferma les poings et les dissimula nerveusement dans son dos.

Le mieux serait sans doute qu'il sorte d'ici, attende que les choses se calment et trouve un autre magasin de vêtements. Il jeta un coup d'oeil à la sortie qui lui semblait à des kilomètres. Une petite vielle ne cessait de lui lancer des regards suspicieux, peut-être parce que son dos se trouvait contre de la lingerie féminine finalement. Il tenta un sourire aimable mais elle le regarda comme s'il venait de lui cracher dessus. Il décida alors de quitter le magasin et prit la direction de la sortie, s'efforçant de marcher d'un pas lent et désinvolte (ce qui, pour le côté désinvolte du moins, n'était pas franchement réussi).

[pas grave, je comprends ^^]

Tenant toujours le tee shirt dans la main, Maria regarda le jeune homme qui dans un geste nerveux le refourra dans la pile. Il semblait inquiet et chercher à fuir à tout prix le magasin. Alors qu’elle allait lui faire un commentaire, un bruit insolite la fit relever vivement la tête. Elle reporta son attention sur ses tee shirt, une fois le bruit identifié mais le jeune homme s’était déjà éclipsé.
Elle souleva alors le vêtement du bout des doigts pour s’apercevoir que trois autres y étaient accrochés. Levant un sourcil, elle regarda de plus près et comprit qu’un espèce de liquide s’était déposé à la jointure des tee shirts collés.

*mais qu’est ce que… ???!!!* se demanda t’elle avant de faire de grand yeux.

Elle les remit en dessous de la pile, et se dirigea vers la sortie du magasin rapidement, bousculant plusieurs personnes au passage. Une petite veille la suivit du regard, lui lançant un « pff » sonore. Maria la toisa d’un regard amusé avant de se retrouver dans la galerie du centre commercial.
Elle chercha du regard le jeune homme avant de le voir au travers de la foule. Elle eut un petit sourire en le voyant s’éloigner d’un pas qui se voulait certainement désinvolte. Maria le rattrapa pour se mettre à son niveau et lui fit un grand sourire.

" Dit donc, ça vous arrive souvent de coller des tee shirt ?! " dit elle en plaisantant

Arthur sursauta violemment quand la jeune fille de tout à l'heure apparut à ses côtés. Il blêmit à sa question.

- Je ne sais pas de quoi vous parlez..., répondit-il précipitamment en regardant tout autour de lui pour voir si quelqu'un avait entendu.

Puis, réalisant soudain combien ce qu'il venait de dire était stupide, vu qu'il avait lui-même remarqué un peu auparavant que le tee-shirt en question avait un problème, il balbutia :

- Je veux dire... je n'ai rien à voir avec ça...

- Je me vois mal me balader avec un tube de colle pour bousiller la marchandise d'un magasin, plaisanta-t-il d'une voix mal assurée.

Il avait ajouté cela sur un ton très bas. Il n'avait aucune envie que sa phrase soit mal interpretée par un employé ou pire un vigile. Instinctivement, il avait refermé les poings et évitait de la regarder. Sans s'en rendre compte, il avait aussi légèrement accéléré le pas. Il lui lança tout de même un petit regard en biais. Finalement, il n'y avait aucune agressivité chez elle, cela avait presqu'eut l'air de l'amuser. Il risqua un petit sourire.

- C'est tout de même dommage... Il avait l'air de vous plaire ce tee-shirt...

Maria sursauta, elle aussi a la surprise du jeune homme. Elle ne s’attendait vraiment pas a ce qu’il ait cette réaction. Il était réellement sur le qui vive. Il répondit à sa question de façon nerveuse, jetant des regards autour de lui comme s’il était poursuivit.

"Je crois que je ne l’aurais pas prit de toute façon ! Quoi que… vous croyez qu’ils font des reduc’ sur les lots de trois tee shirts ! " Demanda t elle avec le plus grand sérieux avant de se mettre à rire.

"Dites donc, vous ne voulez pas vous calmer un peu ! Je crois que vous êtes assez loin du lieu du crime pour ralentir le pas ! A moins que la petite vieille nous ait suivit, mais j’en doute ! "

Elle se retourna pour regarder tout de même, on n’est jamais trop prudent !
Maria observa le jeune homme qui semblait cependant se décontracter légèrement. Elle se mordit la lèvre avant de lui demander en lui prenant le bras.

" Mais sérieusement, comment avez vous fait ça ? "

Elle était pratiquement persuadée que le gêne X était en cause, elle ne risquait donc trop rien.

Arthur ne put s'empêcher de sourire à la plaisanterie de la jeune fille. A la remarque suivante, il lui lança un regard interrogateur.

- La petite vieille ? ... Oh ! Celle des petites culottes ! Euh... Je veux dire...

Il rougit légèrement mais se reprit très vite.

- Non, je ne crois pas qu'elle nous ait suivis, ajouta-t-il avec un sourire plus détendu et en ralentissant l'allure.

" Mais sérieusement, comment avez vous fait ça ? "

Il se crispa de nouveau et arrêta de marcher. Il resta quelques secondes sans répondre. Pourtant il avait l'impression étrange face à elle qu'elle pourrait comprendre. Ou au moins ne pas se mettre à hurler au monstre avant de s'enfuir en courant.

- Vous accepteriez de me rendre un service ? demanda-t-il doucement. Cela maiderait beaucoup si vous preniez trois ou quatre paire de gants et que vous les passiez à la caisse pour moi. Je vous rembourserai sitôt que j'en aurai enfilé une. Si je paie moi-même, la caissière risque d'avoir beaucoup de mal à se débarrasser de ma monnaie...

Maria se mit à rire à la réflexion du jeune homme. Plutôt bon signe, il se détendait. Cependant lorsqu’elle lui posa la question fatidique, il recommença à se braquer. Ce qui confirma l’hypothèse de Tarot, c’était bien un mutant.
Il lui demanda alors un service peu banal. Maria l’observa d’un air un peu sceptique.

" Trois ou quatre paires de gants ?? Mais… vous êtes sur ? Enfin, je veux dire… c’est beaucoup !"

Voyant son air un peu dépité, elle souffla avant d’ajouter d’un air interrogateur.

" Très bien, je vais le faire… mais ensuite vous me direz pourquoi quatre paires de gants ? "

Arthur acquiesça.

- Merci, souffla-t-il.

Ils restèrent silencieux un moment, tout en marchant vers la partie du magasin où se trouvaient les gants.

Arthur ne souriait plus. Il se sentait épuisé et cherchait vainement comment il pourrait expliquer cette histoire à la jeune fille. Il lui demanda soudain d'un ton plus dur - quoique non agressif - qu'il ne l'aurait voulu et toujours suffisamment bas pour qu'elle soit la seule à l'entendre :

- Vous le savez n'est-ce pas ? Que je ne suis pas normal ? Que je suis... un de ces fichus mutants dont on parle tellement ?

Le mot avait encore du mal à lui sortir de la bouche. Pendant des années, il avait évité toute conversation sur le sujet. Il regretta immédiatement de l'avoir abordé ici. Qu'est-ce qui lui avait pris ?

Maria se dirigeas alors vers un magasin susceptible de vendre des gants, suivit du jeune homme. Ils entrèrent et se mirent à en chercher. Pendant ce temps la, il se décida à reveler sa vrai nature a Maria. Elle ne broncha pas.

"Oui effectivement, ça n’a pas été bien dur de le deviner après ce que vous avez fait aux pauvres tee shirts ! " dit elle avec un petit regard amusé

Tombant sur une pile de gants, elle se mit à en chercher, les montrant au jeune mutant pour savoir s’il les aimait ou pas. Restons classe dans toutes les situations !!

"Fichus mutants ? vous n’avez pas l’air de les porter dans votre cœur, même si vous en êtes un…"

dit elle finalement en se dirigeant vers les caisses pour payer les quatre pairs de gant. La vendeuse lui jeta un regard en biais, interloquée. Maria lui répondit par un grand sourire et paya sans dire un mot de plus.
Ils sortirent tous les deux du magasin et présenta l’achats au jeune homme.

" Voilà, monsieur ! si j’ai bien comprit votre pouvoir passe par les main, c’est bien pour ça que vous voulez des gants … ?"

Soulagé, Arthur enfila directement une paire de gants et sourit à la jeune fille.

- Ce n'est pas que je ne les porte pas dans mon coeur, dit-il en réponse à une remarque qu'elle avait faite quelques minutes auparavant. En fait, je n'en connais pas. Enfin... Pas vraiment, pas encore... Bizarrement, alors qu'il s'agit d'une mutation génétique, on n'en trouve pas tant que ça par famille...

Chose étrange, elle avait toujours l'air amusée de la situation. Il se demanda fugacement si elle aussi pouvait être... Chassant cette pensée qui était somme toute peu probable, il lui fournit des explications qu'elle avait bien méritées.

- Pouvoir est un mot bizarre, je trouve. J'ai l'impression d'être un sorcier !

Il sourit.

- Mais oui, ça passe par les mains. Je produis une espèce de colle... Malheureusement, je ne sais ni comment, ni quand cela se déclenche.

Il fit une petite grimace.

- ça pose parfois quelques problèmes...

Il rit soudain.

- Et évite de m'appeler "monsieur", on ne doit pas être loin d'avoir le même âge! Mon nom est Arthur. Arthur Anderson... Et toi ? Tu ne parais pas très impressionnée en tout cas... par ma particularité...